THEATRE AMAZONE & LAURENCE ANDREINI-ALLIONE
« Cette femme artiste est une découvreuse et une passeuse »
Eric Chauveau, Sud Ouest, 2006.
Le voyage de l'amazone
« Je ne suis rien et je porte en moi tous les rêves du monde »
Je me reconnais dans les mots du poète Fernando Pessoa.
Je suis une embarcation rien de plus. Aucun capitaine fut-il Vasco de Gama ne pourra me diriger. Seuls les voyageurs de l’âme, les artistes, les cuisiniers, les jardiniers, les boulangers peuvent me guider vers leurs demeures.
Je suis attirée vers l’obscurité et pourtant j’aime la lumière. J’aime disparaître et me cacher dans chaque histoire, chaque acteur.
Le respect du travail est aussi important que le respect de l’amour et de l’improvisation. L’homme est ainsi fait : un mélange de précision et de folie. La vraie richesse est là. Ma vie est un feuilleté de combats et de douceurs. Je suis une voyageuse. Une aventurière. Le voyage m’aide à lutter contre la peur. L’inconnu m’attire infiniment, la part d’ombre de l’Homme m’excite terriblement. Je suis une nomade, une découvreuse.
De la terre à la mer, je suis en quête de vérité.
D’octobre 1998 à août 2016, j’ai travaillé à La Fabrique du Vélodrome, un espace de résidence de création que j’ai fondé, aimé et quitté. Les aventures arrivent à ceux qui les cherchent.
ET, « ce que nous voulons, ce n’est pas un constat d’impuissance, c’est un orage de possibles. L’éloge, le blâme, quelle importance ! Avançons ! » Olivier Py
Mon travail s’est toujours nourri de rencontres et pour cela avant tout, je crois en un théâtre qui attire à lui la poésie, la musique, la danse, je crois à la force et à la richesse des compagnonnages, ceux de toujours et ceux à venir.
Le nouveau projet, fondé sur le désir d’un théâtre organique et immersif, quitte les espaces de «confort» pour investir et habiter des lieux publics et privés. La création invitera le spectateur à s’engager au plus près de l’acteur, à placer son regard à un autre endroit, sur le territoire de l’intime pour un théâtre au présent. Ne pas attendre, aller toujours de l’avant et chercher, irriguer la vie quotidienne des gens, se placer là où ils sont. Ils sont les rois de la cité et nous, les artistes, nous sommes là pour les servir.
Laurence Andreini-Allione
CREATION ET TRANSMISSION
...deux axes essentiels et indissociables qui guident mon travail depuis la création du Théâtre Amazone en 1993.
Transmettre est un plaisir et une leçon d’humilité de chaque instant, que ce soit avec des acteurs professionnels ou des jeunes lycéens et étudiants. La mise en scène m’est vitale aujourd’hui mais épuisante et frustrante à bien des égards par les contraintes économiques, la gestion du temps et de l’argent qu’elle génère. La transmission donne cette liberté incomparable de chercher, fouiller, douter sans pression … l’exigence artistique est le tronc commun de cette démarche « bicéphale » ; l’une est le laboratoire de l’autre, l’autre est la source d’inspiration indispensable de la première et inversement.
L’une et l’autre sont étroitement liées depuis le début de l’aventure de la compagnie. Je ne pourrai enseigner sans créer et créer sans enseigner car pour moi l’art de la mise en scène est l’art de la transmission. Artisan d’un art premier que l’on nomme théâtre, je suis à la fois ce jardinier qui sème et arrose les graines qu’il a semées et ce boulanger qui a besoin de plusieurs ingrédients pour faire du pain. Je n’ai pas d’autre légitimité que cette passion qui me porte à transmettre mes bonheurs et mes doutes.
Donner l’envie, écouter son coeur, rassembler des gens, bâtir des châteaux de sable qui n’ont d’existence que dans l’instant, ce moment magique où les êtres et les choses sont ensemble un temps, celui de l’éphémère, tel est le chemin choisi pour aller à la rencontre des publics.
« Toute chose appartient à qui la rend meilleure » disait Brecht mais un théâtre n'appartient qu'à lui-même. Mon travail s'est toujours nourri de rencontres et pour cela avant tout, je crois en un théâtre qui attire à lui la poésie, la musique, la danse, les Arts Plastiques, je crois à la force et la richesse des compagnonnages, ceux de toujours et ceux à venir.
UN PEU D'HISTOIRE
1993 Création de la compagnie Théâtre Amazone à Paris.
1995 Implantation en Charente-Maritime. La compagnie reçoit le soutien de la ville de La Rochelle.
1996 L’ensemble des collectivités territoriales décident d'apporter leurs soutien à la compagnie.
Depuis 2002 Le Théâtre est conventionné par le Conseil Régional de Poitou-Charentes
Depuis 2004 par le Conseil Général de la Charente-Maritime
Depuis 2009 par le Ministère de La Culture et de la Communication via la DRAC Poitou-Charentes
Metteur en scène et Artiste-pédagogue accomplie et reconnue par ses pairs en Région Poitou-Charentes et avant cela en Ile de France, Laurence Andreini a mis en scène plus de 35 textes classiques et contemporains dont plusieurs inédits en France.
Parallèlement à ses créations Laurence Andreini privilégie le travail de formation des publics universitaires et scolaires. Par souci d’expérimentation et de recherche, elle dirige depuis plus 20 ans des Ateliers de pratique théâtrale et crée en 94 à La Rochelle le premier Atelier de Mise en scène et des Techniques du Théâtre en milieu universitaire.
En 1997 elle ouvre deux U.E Libres Théâtre à l’Université de La Rochelle pour les étudiants en Licence et Master toutes filières confondues. En 98-99, soutenue par l’Université de La Rochelle, elle travaille à la création d’un Festival Universitaire du Grand Ouest. En Avril 99, huit universités du Grand Ouest sont accueillies à La Rochelle pendant 4 jours pour 24 représentations en collaboration avec La Coursive-scène nationale de La Rochelle, Le Carré Amelot-Théâtre municipal, la Maison de l’étudiant et la ville de La Rochelle. En 2002, elle finalise son DESS à Dauphine avec un mémoire consacré à La formation d’acteurs, « Devenir comédien aujourd’hui en France - », travail dirigé par Philippe Coutant, administrateur de Patrice Chéreau aux Amandiers et directeur du Grand T à Nantes.
De Labiche à Lawrence Durrell, de Victor Hugo à Christian Caro, de Fédor Dostoïevski à Tennessee Williams, de Racine à Michel Vinaver, de Marivaux à Margareta Garpe, les destins de femmes, l’amour et le pouvoir ont traversé les créations de la compagnie du Théâtre Amazone.
Avec la trilogie - Une méditation sur le mal - Britannicus en 2008, Barbe Bleue en 2009 et une adaptation de L’idiot à l’été 2011, et le diptyque - En Plein coeur - Pièces Montées créé en 2010, Chambres d’Amour en 2012/13 -, l’exercice du pouvoir, les labyrinthes de l’âme et les passions souterraines sont plus que jamais au cœur de son travail.